Thứ Sáu, 27 tháng 12, 2013

Báo cáo tham luận Hội thảo nghiên cứu giảng dạy tiếng Pháp năm 2008 (communication au séminaire de recherche en 2008)



Les effets de transferts en situation plurilingue et l’élaboration du curriculum de formation secondaire du FLVE2 
Par NGUYEN Van Huan
Chef du Bureau de l’Enseignement secondaire
Responsable de l’enseignement du français
Service de l’Education et de la Formation de Ben Tre (Vietnam)

Résumé : En situation de contact de langues, plusieurs recherches montrent la transférabilité des compétences entre les langues. Ces transferts sont d’ordre positif et négatif. Dans l’élaboration du curriculum de formation du français LVE2, la nécessité de tenir compte des transferts de compétences s’avère  évidente par des activités permettant de favoriser les transferts positifs et d’empêcher les interférences.

Au Vietnam, l’enseignement secondaire du FLVE2 a démarré en 2001 dans 20 villes et provinces à partir de la classe de 10e (seconde en France) dans le cadre d’un projet d’expérimentation. En 2001, cette matière a été enseignée à près de 2000 élèves[1]. Depuis 7 ans (2001-2008), le nombre d’élèves de FLVE2 est en forte augmentation chaque année. En 2007, plus de 45.000 élèves[2] de collège et de lycée ont choisi d’apprendre le FLVE2.
Au début de l’expérimentation, le français LVE2 a été enseigné au niveau du lycée, à partir de la classe de 10e. Depuis quelques années, cette matière est introduite en classe de 6e, à l’entrée au collège dans certaines villes et provinces vietnamiennes. Les élèves apprennent donc de manière simultanée les deux langues étrangères : l’anglais LVE1 et le français LVE2. Le contexte en mutation et en évolution au Vietnam met en évidence la tendance à enseigner une 2e langue étrangère dans les établissements scolaires vietnamiens. Selon le Projet de l’enseignement des langues étrangères, période 2008-2020, qui a été validé en septembre 2008 par le Premier ministre vietnamien, une 2e langue étrangère sera introduite à partir de la classe de 6e. Le plurilinguisme devient incontournable au Vietnam. D’où la nécessité d’accorder une attention à la formation du FLVE2 tant au niveau secondaire qu’universitaire, en ce qui concerne l’élaboration des curricula, la formation initiale et continue des enseignants de français LVE2.
G. Lüdi (2001, p. 3) estime la situation du plurilinguisme dans le monde comme suit :
 « Dans le monde actuel, la majorité des êtres humains est bi- ou plurilingue et/ou vit dans des communautés bi- ou plurilingues […]. Dans les années 80 déjà, on estimait que 60% de la population mondiale était affecté par l’une ou l’autre forme de plurilinguisme. »
Allant dans le même sens que J. Lüdi, L.-J. Calvet (1999, p. 32) affirme :
« Il n’existe pas de pays monolingue et la destinée de l’homme est d’être confronté aux langues et non pas à la langue. »
A l’heure actuelle, plus de la moitié de la population de la planète est en fait bilingue voire multilingue et la plupart sont des locuteurs natifs de leurs deux langues, c’est pourquoi plusieurs études ont été faites sur le bilinguisme et ont prouvé beaucoup d’effets de transferts positifs entre la langue maternelle et la langue étrangère ou entre la LVE1 et la LVE2. La situation de contact de langues apporte beaucoup de bénéfices à l’élève, sur le plan du développement langagier, linguistique, cognitif et social.
Pour Ch. Deprez (1999, p. 110), il faut faire clairement la distinction entre, d’une part les savoirs langagiers qui relèvent du langage en général, et d’autre part les savoirs linguistiques qui relèvent de chaque langue en particulier. Les premiers sont acquis une fois pour toutes, les seconds doivent faire l’objet d’un apprentissage spécifique chaque fois qu’on apprend une nouvelle langue.
Pour les élèves qui apprennent une seconde langue plus tard, il y a le transfert de ces savoirs langagiers acquis avec la première langue dans la seconde et non le réapprentissage de toutes ces opérations. On n’apprend pas à parler deux fois
G. Lüdi (2001, pp. 1-8) affirme que les habiletés métalinguistiques des élèves bilingues sont plus avancées que celles de leurs pairs monolingues. Cela entraîne des avantages lors de l’acquisition de la littéracie et de meilleures chances de succès scolaires.
T. Skutnabb-Kangas et P. Toukomaa (1976, repris par HAMERS  J.-F., BLANC M., 1989) ont montré qu’il y avait une relation directe entre la compétence de l’enfant dans sa première langue et la compétence dans la seconde. Si la première langue du sujet est pauvrement développée pour diverses raisons et ensuite exposée à une seconde langue, elle peut gêner le développement de la première. Le développement pauvre des aptitudes dans la première langue va nuire au progrès fait dans la seconde langue aussi bien en quantité qu’en qualité.
J. Cummins (1981, repris par HAMERS  J.-F., BLANC M., 1989) a également formulé une théorie qui repose sur deux hypothèses, l’hypothèse de l’interdépendance développementale et l’hypothèse des seuils minimaux de compétence linguistique. L’hypothèse de l’interdépendance développementale suggère que le développement d’une compétence en seconde langue est fonction de la compétence en première langue au début de l’exposition à la seconde langue. Pour que les transferts puissent se faire de la 1ère langue vers la 2e langue, il faut que l’apprenant ait un niveau  linguistique suffisant dans la langue première.
Les résultats de ma recherche portant sur l’appropriation des compétences d’écriture en vietnamien et en français par de jeunes enfants vietnamiens (NGUYEN Van Huan, 2005) permettent de voir qu’il y a beaucoup d’effets positifs de transferts chez les élèves bilingues dans l’acquisition des compétences d’écriture en vietnamien langue maternelle et en français, filière bilingue. Ces élèves ont plus de chances de succès scolaires, aux examens de fin de cursus, aux concours d’entrée à des universités.
Au niveau de l’orthographe, les élèves  bilingues étudiés  font moins d’erreurs d’orthographe en vietnamien que leurs pairs monolingues.
Au niveau du lexique, grâce à l’apprentissage du vocabulaire français, ils auraient un répertoire lexical plus riche en vietnamien.
Au niveau de la morphosyntaxe, l’acquisition de la grammaire française les aiderait à mieux produire des phrases vietnamiennes, grâce aux habiletés métalinguistiques qu’ils ont acquises en situation d’apprentissage simultané des deux langues
Au niveau de l’organisation textuelle, ils produisent des textes mieux ponctués, plus cohérents, plus riches en idées et en lexique.
Les élèves bilingues étudiés semblent mieux écrire en vietnamien que leurs homologues monolingues. Le développement des compétences d’écriture en vietnamien des enfants bilingues  est plus avancé que celui de leurs pairs monolingues.
Il existe donc la transférabilité des compétences en situation plurilingue. Ces transferts sont d’ordre positif et négatif, mais les transferts positifs sont plus importants. Les élèves apprenant deux ou plusieurs langues ont des avantages sur le plan du développement cognitif par rapport aux monolingues parce que la situation plurilingue permet de développer la compétence métalinguistique.
Tenant compte des aspects sus-abordés, dans l’élaboration du curriculum de formation du français LVE2, les éléments suivants sont à prendre en compte :
-        Il faut prévoir des activités qui permettent les réflexions métalinguistiques pour favoriser les transferts positifs et empêcher les interférences.
-        Les contenus d’apprentissage dans les 2 langues (1ère et 2e langues étrangères) peuvent interférer pour favoriser l’établissement des comparaisons.
-        Un phénomène grammatical ou textuel en LVE2 peut être élucidé au recours à ce même phénomène en LVE1, surtout en ce qui concerne les concepts qui existent autrement en LM et en LE (par exemple, les concepts de temps verbaux ou de pronoms relatifs sont presque similaires en français et en anglais, mais très différents en vietnamien).
-        Prendre appui, dans l’enseignement de la LVE2, sur le répertoire cognitif et langagier de l’élève et sur les acquis dans la LVE1.
-        Un seuil linguistique suffisant en LVE1 est nécessaire pour que les transferts puissent se réaliser de la LVE1 vers la LVE2. Pour pouvoir établir les comparaisons des phénomènes linguistiques en LVE2 avec ceux en LVE1, il est nécessaire que  ces mêmes phénomènes soient déjà acquis en LVE1.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
CALVET L.-J., 1999, La guerre des langues et les politiques linguistiques, Hachette Littératures, Paris.
DEPREZ C., 1999,  Les enfants bilingues : langues et familles, CREDIF/Didier, Paris.
HAMERS  J.-F., BLANC M., 1989, Bilingualité et bilinguisme, Pierre Mardaga, Bruxelles.
LUDI G., 2001, L’enfant bilingue : chance ou surcharge ? Article disponible sur Internet, www. romsem.unibas.ch/sprachenkonzept/annexes_8.htlm.
NGUYEN Van Huan, 2005, Appropriation des compétences d’écriture en vietnamien et en français par de jeunes enfants vietnamiens, Thèse de doctorat, DYALANG CNRS FRE 2787, Université de Rouen.







[1] Bilan de l’expérimentation, 1ère phase, 4/2003.
[2] Source du MEF, Séminaire des Services de l’Education et de la Formation sur l’enseignement du français, 12/2007.

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